Nos ressources
Bienvenue sur la page "Ressources" de Men in Progress. Nous croyons que l'information est une clé essentielle pour le changement. Cette liste de ressources, bien que non exhaustive, est destinée à approfondir vos connaissances, à inspirer la réflexion et à encourager un engagement actif en faveur de l'égalité et de la justice de genre. En explorant ces ressources, nous espérons que vous découvrirez des perspectives et des stratégies pour vous remettre en question et contribuer ainsi à créer une société plus juste, inclusive et safer pour tous·tes.
Men in progress
Qui sont les Men in progress ? Pour nous, un Man in progress, c’est un homme “en chemin”, quelqu'un qui s’engage à déconstruire sa masculinité. Il fait un effort clair pour apprendre et comprendre les enjeux que sa masculinité, ses privilèges et ses comportements représentent et l’impact qu’ils ont sur les autres, en particulier sur celles et ceux qui ne partagent pas la même position : les femmes, les minorités raciales et les personnes dont l'identité de genre et l'orientation sexuelle diffèrent de la norme qu'il connaît ou à laquelle il est habitué. Être un Man in progress, c’est aussi s’engager à reconnaître et à corriger les erreurs inévitables qu'il fera en cours de route, de manière attentive et respectueuse envers les personnes concernées, tout en s'engageant à mettre fin aux violences basées sur le genre, au sexisme et aux violences sexuelles.
Déconstruction de la masculinité
La déconstruction de la masculinité consiste à analyser et à remettre en question les normes imposées par le patriarcat et les attentes traditionnelles associées à une masculinité hégémonique ou “traditionnelle”. Cela implique d'examiner comment ces normes influencent nos comportements, nos relations et nos structures sociales ; et de chercher à promouvoir des formes d'être un homme qui soient plus respectueuses et égalitaires.
Livres
Documentaires
Patriarcat
Le patriarcat est un système socio-politique dans lequel les hommes détiennent la majorité du pouvoir et de l'autorité, souvent au détriment des femmes, des minorités de genre et des personnes marginalisées. Ce système se manifeste par des structures institutionnelles, des pratiques culturelles et des normes sociales qui perpétuent l'inégalité entre les genres, bénéficiant principalement aux hommes et à ceux accumulant le plus de privilèges. Nous promouvons ainsi une vision intersectionnelle du patriarcat, inspirée de la définition proposée par l'autrice Bell Hooks dans son ouvrage La Volonté de Changer. Dans cette perspective, notre contexte européen actuel est caractérisé par un patriarcat blanc suprémaciste, hétérosexiste, impérialiste, capitaliste, classiste, âgiste et capacitiste. Le patriarcat influence divers aspects de la vie, y compris la famille, le travail, la politique, la religion et les médias. Il contribue à maintenir les inégalités de genre et à invisibiliser, perpétuer et valider de nombreuses formes de discriminations et de violences.
Intersectionnalité
L'intersectionnalité est un cadre analytique issu des réflexions des militantes féministes afro-américaines, plus tard popularisé par la juriste Kimberlé Crenshaw. Il permet de comprendre comment les différentes formes d'oppression (comme celles basées sur la race, le genre, la classe sociale, l'orientation sexuelle, etc.) se croisent et s'entrecroisent, créant des expériences uniques et complexes de marginalisation et de privilèges.
Privilège masculin
Le privilège masculin désigne les avantages sociaux, économiques et politiques systématiquement accordés aux hommes en raison de leur genre dans une société patriarcale. Souvent inconscients pour ceux qui en bénéficient, ces avantages sont ancrés dans les structures et institutions sociales. Le privilège masculin se manifeste de diverses façons : accès plus facile aux opportunités professionnelles et éducatives, meilleure représentation dans les médias, la politique et les entreprises, et salaires plus élevés pour des postes équivalents. Les hommes jouissent également d'une plus grande liberté de mouvement sans craindre pour leur sécurité, et d'une autonomie corporelle et sexuelle sans les mêmes jugements ou restrictions que les femmes. De plus, leurs idées et opinions sont souvent prises plus au sérieux, leur conférant une influence disproportionnée dans les discussions et décisions. Ce privilège contribue à maintenir les inégalités de genre et à perpétuer les structures de pouvoir patriarcales. Il est crucial de reconnaître et de remettre en question ces privilèges pour promouvoir l'égalité des genres et une société plus juste et équitable.
Outil
Cisgenre
Le terme "cisgenre" désigne une personne dont l'identité de genre correspond au sexe qui lui a été assignée à la naissance. Par exemple, une personne s'identifiant comme homme assignée homme à la naissance est un homme cisgenre. Ce terme est souvent utilisé pour distinguer les personnes cisgenres des personnes transgenres et non-binaires, dont l'identité de genre diffère du sexe assigné à la naissance. Ce terme participe à la visibilisation et à la validation de l’expérience des personnes transgenres et non-binaires, souvent minimisée et peu reconnue dans un système fondé sur la binarité de genre.
Homme Cis-Hetero
Actuellement, l'homme cisgenre, hétérosexuel, blanc, de classe moyenne ou bourgeoise, est souvent critiqué car il représente le groupe le plus privilégié dans notre système patriarcal. Bien sûr, certains hommes sont moins privilégiés dans certains contextes et/ou peuvent subir des discriminations. Mais cela doit être considéré individuellement, sans établir une symétrie entre leur situation personnelle et l'expérience d'oppression vécue par les femmes et les personnes sexisées ou marginalisées en tant que groupes sociaux opprimés par le patriarcat. Parler d'oppression des hommes en tant que groupe privilégié par le patriarcat est problématique, car cela évoque une rhétorique réactionnaire face à la demande d’égalité des droits et de responsabilisation des hommes envers la justice de genre. Si vous vous sentez attaqué par les critiques adressées aux hommes cis-hétérosexuels, nous vous invitons à vous décentrer, à écouter attentivement, à ne pas rentrer dans une posture de défense et à vous remettre en question. Vous pourrez finalement assumer vos responsabilités vis-à-vis des personnes qui vous remettent en question, ainsi que des femmes et des personnes marginalisées en général.
Masculinité hégémonique
La masculinité hégémonique est un concept sociologique développé et popularisé par la sociologue Raewyn Connell. Elle désigne une forme dominante de masculinité dans une société donnée, laquelle valorise certains traits et comportements masculins tout en subordonnant d'autres formes de masculinité ainsi que les femmes. Elle perpétue des normes et des attentes culturelles qui privilégient les hommes répondant à ces critères et marginalisent ceux qui ne s'y conforment pas, contribuant ainsi à maintenir des structures de pouvoir et de domination. La masculinité hégémonique renforce également les inégalités de genre en légitimant et en normalisant les relations de pouvoir asymétriques entre les hommes et les femmes, ainsi qu'entre différents groupes d'hommes.
Masculinité toxique
La masculinité toxique fait référence à un ensemble de comportements et d'attitudes considérés comme néfastes pour les hommes eux-mêmes et pour toute la société. Bien que le terme soit populaire, nous pensons que la masculinité n'étant pas un attribut exclusif aux hommes, elle n’est pas problématique en soi. Nous préférons donc parler de virilité toxique, qui désigne un ensemble de croyances et de comportements servant à définir le degré de masculinité accepté et valorisé par le patriarcat. Ces comportements virilistes incluent, mais ne se limitent pas à, l'agressivité, la suppression des émotions, la compétition, la domination sur les autres, la dévalorisation des qualités perçues comme féminines, la misogynie et l’homophobie. La virilité toxique a des conséquences négatives non seulement pour les hommes eux-mêmes, en limitant leur capacité à mener des vies émotionnellement saines et épanouissantes, mais aussi pour les femmes et pour la société en général, en renforçant des dynamiques de pouvoir inégalitaires et en perpétuant la violence et l'oppression.
Consentement
Le consentement est un accord explicite et volontaire donné par une personne pour participer à une activité spécifique, notamment sexuelle (mais pas que, il peut aussi s’agir de boire un verre ensemble !). Il doit être libre de toute contrainte, coercition ou pression, et la personne doit être pleinement informée et capable de prendre une décision éclairée. Le consentement peut être retiré à tout moment, et l’absence d'un refus explicite ne constitue pas un consentement. Une personne qui ne dit pas NON clairement, ne signifie pas qu’elle dit OUI.
Il est important de se rendre compte qu’il existe des positions asymétriques de pouvoir et de privilège entre les individus, qui peuvent affecter la capacité de certaines personnes à refuser l’interaction proposée. On parle alors de “biais”. Les biais sont tous les facteurs relatifs à la position sociale et les caractéristiques intersectionnelles de chacun.e qui viennent influencer les critères du consentement mentionnés précédemment.
Culture du viol
Les violences sexistes forment un continuum, où les plus petites violences légitiment celles de plus grande envergure. Cet ensemble de violences alimente la culture du viol, un concept sociologique qui décrit un environnement où le viol est invisibilisé, minimisé, voire romantisé et fétichisé.Il se manifeste par la banalisation des agressions sexuelles, la culpabilisation des victimes, et la tolérance des comportements sexistes et violents. Cette culture est perpétuée par des attitudes, des pratiques et des représentations médiatiques qui minimisent la gravité des violences sexuelles. La culture du viol englobe tous les éléments, tels que le langage, les idées, les images, et les stéréotypes, qui banalisent les violences sexuelles et encouragent le fait de les tolérer lorsqu'elles surviennent.
Violences sexistes et sexuelles
L’Organisation Mondiale de la Santé définit les violences sexistes et sexuelles (VSS) comme étant, “tout acte sexuel, tentative pour obtenir un acte sexuel, commentaire ou avances de nature sexuelle, ou actes visant à un trafic ou autrement dirigés contre la sexualité d’une personne en utilisant la coercition, commis par une personne indépendamment de sa relation avec la victime, dans tout contexte, y compris, mais sans s’y limiter, le foyer et le travail. “
Cela inclut l’atteinte à l’integrité sexuelle, plus souvent qualifiée d’agression sexuelle, le viol, le harcèlement sexuel, la violence conjugale, le voyeurisme, l’exibitionisme, le sexisme dans l’espace public et d'autres formes de violence basées sur le genre. Ces violences sont souvent alimentées par les normes patriarcales et les inégalités de pouvoir.
Sexisme dans l’espace public
Le sexisme dans l'espace public (dont font partie les lieux festifs) se réfère à tout comportement, action, discours ou attitude discriminatoire fondé sur le sexe ou le genre, qui se manifeste dans les lieux accessibles au grand public tels que les rues, les parcs, les transports en commun, les commerces, ou tout autre espace ouvert à tous. Cela inclut des attitudes paternalistes, des stéréotypes de genre, des commentaires dégradants ou des comportements qui réduisent ou limitent les opportunités, la dignité ou l'autonomie des individus en fonction de leur sexe ou genre. Le sexisme dans l'espace public peut contribuer à renforcer les inégalités de genre et créer un environnement hostile ou non inclusif pour certaines personnes. Siffler, faire du “catcall” ou faire des gestes suggestifs en public basés sur l'apparence de quelqu'un, critiquer les choix vestimentaires d'autrui, ou réduire une personne à son apparence physique ou à son attrait sexuel (au détriment de ses compétences ou de sa personnalité), sont des exemples de comportements sexistes.
Voyeurisme
Le voyeurisme est l'acte d'observer secrètement, sans consentement, les activités sexuelles d'une personne ou ses parties intimes, souvent dans des situations privées où l'intimité est attendue. Cet acte vise généralement à obtenir une gratification sexuelle en regardant ou en espionnant, et peut être réalisé physiquement ou par l'utilisation de dispositifs d'enregistrement.
Le voyeurisme inclut, sans s’y limiter, des comportements intrusifs comme observer, photagraphier ou filmer secrètement : des personnes pendant des rapports sexuels dans une toilete, quelqu'un.e qui utilise les toilettes, ou quelqu’un.e en train de se changer dans les vestiaires. Ces actes violent la vie privée et peuvent causer une grande détresse aux victimes.
Exhibitionnisme
L'exhibitionnisme désigne le comportement délibéré d'exposer ses parties génitales, ses organes sexuels ou des comportements à caractère sexuel à d'autres personnes sans leur consentement. Cela peut inclure l’exhibition de soi-même dans des lieux publics ou devant des individus qui n'ont pas donné leur accord à cette exhibition.
Harcèlement
Le harcèlement est défini comme une série de comportements, propos, actions ou gestes répétés et non désirés par la personne qui les reçoit. Cela peut inclure des aspects à caractère sexuel (mais sans s'y limiter), qui peuvent créer une ambiance intimidante, hostile ou offensante pour la personne visée. Ces actions peuvent être motivées par des critères tels que le sexe, l'orientation sexuelle, l'identité de genre, la race, l'origine ethnique, la religion, le handicap, ou d'autres caractéristiques protégées par la loi. Le harcèlement peut se produire dans divers contextes, notamment l’espace festif, le lieu de travail, les établissements d'enseignement, les espaces publics ou en ligne, et peut avoir des conséquences graves sur la santé mentale et le bien-être de la victime.
Dans les espaces festifs, le harcèlement inclut le fait d’insister pour interagir avec une personne non consentante, des insultes, commentaires inappropriés, remarques sexistes ou gestes obscènes, regards insistant ou lubriques, questions intrusives sur la vie privée, commentaires répétés sur l'apparence physique, et montrer des images obscènes non sollicitées (équivalent d'une "dick pic" hors ligne).
Atteinte à l'intégrité sexuelle
Une atteinte à l'intégrité sexuelle désigne toute action qui viole l'intégrité physique et morale d'une personne dans le domaine de la sexualité, sans son consentement. Elle compromet la dignité, l'autonomie et la sécurité des individus. Cela inclut tout acte à caractère sexuel non pénétratif, réalisé sur une personne ou imposé à une personne, sans son consentement, avec ou sans l'aide d'un tiers non consentant.
Dans le milieu festif, ces comportements incluent, sans s'y limiter : agripper la poitrine, se frotter contre une personne dans des espaces densément peuplés, frotter son sexe contre des personnes non consentantes, toucher les fesses ou les parties génitales d'une personne avec sa main, ou la forcer à se toucher.
Viol
Le viol est caractérisé par tout acte de pénétration sexuelle, incluant toute partie du corps ou tout objet, commis sur une personne sans son consentement explicite. Cette pénétration non consentie peut être faite par des organes génitaux, des doigts ou tout autre objet. Le viol peut impliquer que l'agresseur pénètre la victime, que la victime soit forcée de pénétrer l'agresseur, ou qu'une tierce personne soit impliquée dans la pénétration sous la contrainte de l'agresseur.
Le viol peut se produire dans des environnements festifs, mais la plupart du temps il survient en dehors de ces contextes, souvent au retour à la maison. Il est essentiel de noter que dans une grande majorité des cas, la victime connaît son agresseur.
Forcer une personne à pratiquer une fellation, insérer de force un doigt dans l'anus, obliger quelqu'un à utiliser un sextoy pour la pénétration, ou retirer un préservatif pendant un acte sexuel sans en avertir son partenaire ("stealthing") sont des exemples de viol.
NB : Cette liste des VSS n’est pas complète, pour plus d’information y compris sur le cadre légal belge veuillez consulter
Livre
Outils
Associations d’aide :
Homme allié
Un "allié" est défini comme un individu qui soutient de manière proactive l'égalité des sexes en collaborant avec les femmes et les personnes assignées à des minorités sociales. Il soutient activement les mouvements et initiatives féministes, agissant concrètement pour promouvoir leurs valeurs dans sa vie personnelle, professionnelle et sociale. En écoutant attentivement les perspectives des femmes et des personnes marginalisées, il apprend de leurs expériences pour améliorer positivement ses propres comportements et actions. Il reconnaît également sa responsabilité dans la perpétuation des inégalités de genre et s'engage résolument à les corriger. Enfin, il défend activement les droits des femmes et des minorités de genre. Être un allié n'est pas un titre que l'on peut s'attribuer soi-même ; c'est plutôt une reconnaissance basée sur ses comportements, actions et engagements, vue à travers les yeux des personnes qu'il vise à soutenir.
“Disempowerment”
Le "disempowerment" est une proposition du sociologue Francis Dupuis-Déri qui rappelle que si le féminisme permet l'empowerment (ou l'empouvoirement) des femmes, il serait problématique de penser qu'il devrait également permettre celui des hommes, car le patriarcat leur accorde déjà beaucoup de pouvoir. Dans une perspective de justice de genre, d'égalité, de liberté et de solidarité, ce n'est pas l'empowerment des hommes qui est nécessaire, mais plutôt leur disempowerment (en tant qu’homme, cela correspond au fait de réduire ou d'abdiquer de son pouvoir et certains de ses privilèges). L'engagement des hommes dans un processus individuel et collectif de disempowerment implique de diminuer le pouvoir qu'ils exercent, tant individuellement que collectivement, sur les femmes et toutes les personnes marginalisées. Cette démarche nécessite une décentralisation de soi en tant qu'homme et un engagement à se mettre au service de celles et ceux en position d'opprimés, plutôt que de mettre en avant ses propres intérêts, dans le but de corriger les injustices systémiques. Enfin, en tant qu'homme pratiquant le disempowerment, l'objectif est de permettre l'empowerment de toutes les personnes sexisées ou marginalisées par l'oppression des hommes et du patriarcat.